“Jambon-beurre Borniambuc, gribiche-relish pickles”, c’est la poésie dans l’assiette Chez Carrie.
Cet article a d’abord été publié dans notre publication Fast Forward le 23 octobre 2025.
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Ce n’est sans doute pas la ligne sur le menu que les connaisseurs de la delicacies de Carrie Solomon auraient pointée du doigt. Elle qui a toujours laissé transpirer un peu de son Amérique et beaucoup le végétal. Mais après tout, la cool cheffe a quitté son Michigan il y a 20 ans, alors quoi de mieux que de tenter une assiette qui crie Paris pour un déjeuner dans son nouveau resto ?
“Jambon-beurre Borniambuc, gribiche-relish pickles”, il y a de la poésie dès l’énoncé, cachée sous cette sorte d’alexandrin sous néologisme. Avant de goûter à ladite assiette, on gobe quelques œufs-mayo n’duja et des beignets de butternut, cousins orangés aux airs de pommes dauphine, arrosés d’un kombucha brassé sur place à l’acidité à ne pas conduire une Formule 4. Un acide qui ne résonne pas que dans le verre : à chaque rondeur, à chaque gras, la delicacies de Carrie s’habille aussi de cet acide franc, et c’est la même partition sur l’assiette qu’on attendait en sandwich.
Je ne pensais pas un jour être excité par une assiette qui me donne des devoirs. Je sais même que quelques lecteurs de cette publication vont m’envoyer un DM pour me dire que je n’aurais pas dû autant me foutre de la gueule des assiettes “Do it your self” croisées sur des cartes de eating places. Mais je ne sais pas, cette assiette jambon-beurre, là, elle m’a tout de suite parlé. Et puis, si Carrie me dit que “certains la mangent sans ache”, sur la desk, une jolie panière avec d’épaisses tranches de ache de chez Ten Belles fait déjà bip bip sur mon radar.
Ça half en première tartine, après avoir croqué les petits piments, à la chaleur très comfortable mais à l’acide, une fois de plus, bien franc. Le ache, le beurre Borniambuc, une petite montagne de jambon, une colline de cette “gribiche-relish”, et c’est parti, en jonglant à chaque bouchée pour engloutir par-dessus un petit piment ou une tranche de cornich’. J’ai l’impression d’être en retour de soirée devant mon frigo, à faire des choix à ne pas se regarder dans le miroir, mais en gardant en tête accords et mathématiques, pour ne faire que des bouchées magnifiques. Bien sûr, dans l’assiette de Carrie, les produits volent bien au-dessus d’un honteux combo tranche d’emmental-mayo-chips bien roulé.

Après la première tartine, il y a la deuxième, automotive après tout, dans un sandwich, il y a toujours deux faces, non ? De la première à la dernière bouchée, c’est tout bonnement le même kiff. Cette assiette, qui, sur le papier, ne reflétait pas ce qu’on attend de la delicacies de Carrie Solomon, nous rappelle qui elle est aujourd’hui : une cheffe d’ici à la tête d’un bistrot, en plein cœur de Paris, avec un amour pour le native et la jolie delicacies. Foncez-y.

Chez Carrie
14 rue Léopold Bellan, 75002 Paris
Jambon-beurre Borniambuc, gribiche-relish pickles, 14 euros.
Article rédigé dans le cadre d’une invitation par Chez Carrie et l’agence T109.
